Le précieux tableau vient d'être transporté à la Galerie des Offices,dans la salle des Gemmes, et placé sur deux tabourets; avec M. Poggi,directeur de la Galerie, et M. Corrado Ricci, directeur général desBeaux-Arts, ne sont encore admis à l'examiner que le peintre LuigiCavenaghi, qui restaura la "Cène", et le correspondant de"L'Illustration", qui prit cette photographie.
Phot. Robert Vaucher.--Voir l'article, page 503.
Nous invitons de nouveau ceux de nos lecteurs dont l'abonnement expire àla fin de décembre à bien vouloir ne pas attendre les derniers jours dumois pour le renouveler. (France et Colonies: 40 francs; Étranger: 52francs.) Cette échéance est en effet une des plus importantes del'année. En nous adressant le plus tôt possible leur renouvellement, ilsépargneront un surmenage excessif à nos employés au moment des fêtes deNoël et du Jour de l'An, et ils éviteront en même temps tout retard dansla réception des premiers numéros de 1914.
Pégoud enjambe le bord du monoplan. Il y reste un instant, debout. Je medemande s'il ne va pas partir et s'élancer dans cette position, car,avec cet homme incroyable, tout me semble possible. Mais non. Ce serapour l'année prochaine. Il s'assoit, attache ses lunettes, rabat contreson visage le bâillon qui doit lui protéger la bouche,--et, sur sonBlériot tout blanc, la tête ainsi habillée de noir, pareil à un Touaregde l'espace, il pose, comme un méhariste sur le pommeau de la selle, sesdeux mains sur le volant. Je suis à 10 mètres de lui et je ne permetspas à un seul de ses mouvements de m'échapper... Mais cela ne m'empêchepas non plus de tout voir, de tout accrocher à la fois, à tel point lacuriosité poignante du spectacle éveille, arme et décuple en moi laforce attentive de tous mes sens, et fouette mon esprit déjà galvanisé.Je vois donc l'appareil, braqué vers la libre étendue, et puis l'herbed'automne, çà et là broutée à leur passage par les roues grêles, ainsique celles d'un jouet mécanique... et le sol nécessaire, indispensableen ce moment à «la chose» immobile, inerte et pesante, et qui dans uneminute, quand il lui aura donné congé, la regrettera, n'en posséderaplus rien, même pas l'empreinte... Cependant le petit groupe desprivilégiés vient de s'écarter avec un brusque respect. L'aviateur serassemble, et, sous la laine du chandail il redresse le rein... Il n'y aplus sur l'emplacement dégagé que l'homme et son équipe... L'équipe,ce sont les compagnons qui, jusqu'à la dernière minute, assurent lamanoeuvre. D'attaque et dégourdis, graisseux, dépeignés, accoutrés deloques de travail, avec des faces courageuses et des mains de mécano,ils sont là, huit, postés deux par deux, comme pour une faction de vingtsecondes, aux différentes parties du monoplan contre lequel ilss'arc-boutent d'avance... aussi typiques dans leur caractère que desterre-neuves qui vont mettre à l'eau la Jeannette-de-Paimpol, ou desservants d