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L'ANTI-MOINE.

Nos Numerus sumus & fruges consumere natis.

ÉPÎTRE.
AUX ETRES PENSANTS.

A tous les Etres pensants, morts,nés & à naître, Salut, joie, bénédiction,santé. Que chacun prenne ce qui lui convient,je ne me charge en aucune façon defaire les lots, j'aurois trop à courir. Meschers confreres, je vous dédie l'Anti-moine,bien persuadé qu'en votre qualitéd'Etres pensants, vous pensez comme moisur le compte de tous les faquins de Moines.Ce sont tous autant de Menins de la Courde Belzebuth, qui, avec le titre de Religieux,se moquent de la Religion, & la fontservir à leurs passions: il y a bien des siéclesque cette mascarade dure, il est tems que leCarnaval finisse. Des Serinettes humaines,accoutumées à siffler des pensées, m'accuserontpeut-être d'en avoir trop dit sur leurcompte; sont-elles faites pour penser? Non:doivent-elles être écoutées! Point du tout.Vous ne me ferez point de reproche, cela mesuffit. Vous me demanderez quel est le motifqui m'a engagé à traiter cette matiére: l'espritdu patriotisme. La réforme des Moinesproduiroit au Roi des ressources immenses,tandis que leur existence ne produit aucunbien. Qu'on supprime les Moines, ou, ce quireviendroit bientôt au même, qu'il leur soitfait défense de recevoir des Religieux avantvingt-cinq ans; qu'on donne à ceux qui existentune pension de trois cens livres; que leRoi prenne le reste pour aider à payer lesdettes de l'État & à soulager ses peuplescomme il le desire: ceci joint aux autresmoyens que la sagesse du ministere employe,ne tarderoit pas à liquider les dettes de laFrance, & nous pourrions sans Moines,plutôt que sans argent, nous rédimer despertes que nous avons faites, & voir notrePatrie reprendre son ancienne splendeur.Mais, dirons de petits génies, ôter lesbiens donnés aux Moines, ce sont des biensconsacrés à Dieu même, ce seroit les profanerque de détourner leur destination à un autreusage que celui pour lequel ils ont été donnés.Ce seroit les profaner! Répondez-moi petitséchos monastiques, ne sont-ils pas cent foisplus profanés, ces biens, lorsque les mêmesMoines s'en servent à entretenir des filles,à se nourrir voluptueusement, à se loger splendidement?voilà cependant l'emploi qu'ilsen font. Concevez donc, si vous pouvez leconcevoir, que les Fondateurs n'ont eud'autre intention que d'aider des pauvres,à se nourir pauvrement; que les donationsmultipliées les ont rendus riches, que lesrichesses les ont remplis d'orgueil, & quel'orgueil a apporté dans les Cloîtres toutautant de péchés mortels que la Religion encompte, & que le cœur humain en peut contenir.J'entends un escadron coiffé, prendreleur défense, & dire: mais ils prient Dieupour notre conversion. Allez, bonnes femmes,allez, qu'ils prient Dieu pour laleur, ils auront assez à faire. Si vous fondezvotre salut sur de semblables priéres,je le crois bien avanturé. De prétenduspolitiques viennent encore à la charge, &me disent que les Cloîtres sont des asylesbien commodes pour des familles nombreusesou ruinées. Je n'ai qu'une demande à faireà ces Messieurs: comment fait-on dans tousles Royaumes & Républiques où le nom deMoine n'est pas connu? D'ailleurs toutEtre pensant trouvera indigne & dénaturéà des peres & meres de forcer des enfantsà s'ensevelir tous vivants dans un Monastére;ils leur ont donné la naissance pourcontenter leurs plaisirs, ils leur donnent lamort pour satisfaire leur cupidité; est-ilrien de plus affreux? Quand on ne retireroitde l'abolition des Moines que l'avantaged'empêcher des Citoyens d'être toute leur viemalheureux, n'est-ce pas un motif assez puissantpour la faire desire

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