LES
QUINZE JOYES
DE MARIAGE

SECONDE ÉDITION
De la Bibliothèque elzevirienne

Conforme au manuscrit de la Bibliothèque publiquede Rouen

Avec les Variantes des anciennes éditions
une Notice bibliographique
et des Notes

A PARIS
Chez P. Jannet, Libraire

MDCCCLVII

Paris. — Imprimé par E. Thunot et Cie, rue Racine, 26,avec les caractères elzeviriens de P. Jannet.

-v-

PRÉFACE DE L’ÉDITION DE 1853.

Parmi les ouvrages sans nombre inspirésaux écrivains satiriques parles malices du sexe et les inconvénientsplus ou moins réels du lienconjugal, les QUINZE JOYES DE MARIAGEdoivent être placées au premier rang. Cen’est ni une satire froide et railleuse, ni un tissud’invectives et d’obscénités ; c’est une étude approfondiedu cœur humain, une analyse patienteet délicate, un tableau achevé, dont toutes lesnuances sont fondues avec harmonie. C’estl’œuvre d’un maître, d’un grand maître, et c’està coup sûr son chef-d’œuvre. Que d’art il lui afallu pour arriver à ce ton de douce philosophie,de résignation inébranlable, qui règne dans toutson livre ! pour retracer de ce pinceau délicatdes misères qu’il peint trop bien pour n’en êtrepas profondément touché ! Et cet art est si biendéguisé sous les négligences de style, les répétitionsrecherchées, les naïvetés séduisantes,qu’on seroit tenté de le nier, n’étoit la combinaisonsavante, l’observation d’une poétiqueparticulière, évidemment indiquée surtout par-vj- la répétition constante de cette ritournelle originaleet désespérante qui termine chacune desQuinze Joies.

On ne connoît point encore d’une manièrecertaine l’auteur des QUINZE JOYES DE MARIAGE,qui partagent en cela le sort de tant d’autreschefs-d’œuvre. Cependant l’opinion qui attribuecet ouvrage à l’auteur du Petit Jehan de Saintré,Antoine de La Sale, est fondée sur des considérationsqui lui donnent une vraisemblance presqueéquivalente à la certitude. C’est M. AndréPottier, bibliothécaire de la ville de Rouen, qui,en faisant connoître l’existence d’un manuscritde cet ouvrage, a le premier émis cette opinion.Voici comment il s’exprimoit dans une Lettre àM. Techener, publiée dans la Revue de Rouen,octobre 1830, et tirée à part, in-8o :

« Aucun critique, que je sache, ne s’est occupéde rechercher quel pouvait avoir été l’auteurde cette étude si approfondie des vices etdes travers de son temps. Le Duchat, dans l’éditionde 1734, n’a proposé sur ce sujet aucuneconjecture ; ce qui prouve que ni lui, ni aucunautre, n’avaient connaissance de notre manuscritet de l’énigme qui le termine : car on se seraitempressé de publier cette dernière, d’abord ;puis, ensuite, on aurait tenté de l’expliquer.

» Voici cette énigme et les lignes qui la suivent,transcrites, à la fin du manuscrit, de lamême main que le corps de l’ouvrage :

De labelle la teste oustez
Tresvistement davant le monde
Et samere decapitez
Tantost et apres leseconde
-vij- Toutes trois a messe vendront
Sans teste bien chantée et dicte
Le monde avec elles tendront
...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!