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LES
EPAVES

DE
CHARLES BAUDELAIRE

AVEC UNE EAU-FORTE FRONTISPICE DE FÉLICIEN ROPS

[CANTABIT QUI CANTAVIT]

AMSTERDAM
A L'ENSEIGNE DU COQ

MDCCCLXVI

Tirage avec eau-forte frontispice de F. Rops, à

10 ex. chine;
250 ex. grand papier vergé de Hollande; les uns et lesautres numérotés.

EXPLICATION
DU FRONTISPICE

Sous le Pommier fatal, dont le tronc-squelette rappellela déchéance de la race humaine, s'épanouissent les SeptPéchés Capitaux, figurés par des plantes aux formes et auxattitudes symboliques. Le Serpent, enroulé au bassin dusquelette, rampe vers ces Fleurs du Mal, parmi lesquellesse vautre le Pégase macabre, qui ne doit se réveiller, avecses chevaucheurs, que dans la vallée de Josaphat.

Cependant une Chimère noire enlève au delà des airs lemédaillon du poëte, autour duquel des Anges et des Chérubinsfont retentir le Gloria in excelsis!

L'autruche en camée, qui avale un fer à cheval, au premierplan de la composition, est l'emblème de la Vertu, sefaisant un devoir de se nourrir des aliments les plus révoltants:

VIRTUS DURISSIMA COQUIT.

AVERTISSEMENT
DE L'ÉDITEUR

Ce recueil est composé de morceaux poëtiques,pour la plupart condamnés ou inédits,auxquels M. Charles Baudelaire n'a pas crudevoir faire place dans l'édition définitive desFleurs du Mal.

Cela explique son titre.

M. Charles Baudelaire a fait don, sans réserve,de ces poëmes, à un ami qui juge àpropos de les publier, parce qu'il se flatte deles goûter, et qu'il est à un âge où l'on aimeencore à faire partager ses sentiments à desamis auxquels on prête ses vertus.

L'auteur sera avisé de cette publication enmême temps que les deux cents soixante lecteursprobables qui figurent—à peu près,—pourson éditeur bénévole, le publiclittéraire en France, depuis que les bêtes yont décidément usurpé la parole sur leshommes.

LES EPAVES

I
LE COUCHER DU SOLEIL ROMANTIQUE

Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour!
—Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve!
Je me souviens!… J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite…
—Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon!
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons;
Une odeur de t
...

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