Isabelle EBERHARDT & Victor BARRUCAND
HUITIÈME MILLE
PARIS
Librairie CHARPENTIER et FASQUELLE
EUGÈNE FASQUELLE, ÉDITEUR
11, RUE DE GRENELLE, 11
1921
Tous droits réservés
OUVRAGES D’Isabelle EBERHARDT | |
TRIMARDEUR, roman. Collection de l’AKHBAR (Alger). | |
PAGES D’ISLAM. Un vol. in-16 (Fasquelle). | |
NOTES DE ROUTE. Un vol. in-16 (Fasquelle). | |
OUVRAGES DE M. Victor BARRUCAND | |
AVEC LE FEU, roman (Fasquelle) | 1 vol. |
LE PAIN GRATUIT, huitième mille (Chamuel) | 1 vol. |
LE CHARIOT DE TERRE CUITE, drame en cinq actes,représenté au Théâtre de l’ŒUVRE ; couverturede Toulouse-Lautrec (A. Savine) | 1 vol. |
POUR LE ROI, un acte en prose, représenté auThéâtre de l’Odéon (Fasquelle) | 1 vol. |
IMAGES D’AFRIQUE ET D’AILLEURS, poésies (Éditionde l’AKHBAR) | |
PUBLICATIONS HISTORIQUES | |
LA VIE VÉRITABLE DU CITOYEN ROSSIGNOL, vainqueurde la Bastille et général en chef des armées dela République dans la guerre de Vendée (Plon-Nourrit) | 1 vol. |
MÉMOIRES ET NOTES DE CHOUDIEU, représentantdu Peuple à l’Assemblée législative, à la Conventionet aux Armées (Plon-Nourrit) | 1 vol. |
LES VOLONTAIRES DE GENTILLY, comédie inédite enun acte d’ANAXAGORAS CHAUMETTE, procureurde la Commune de Paris en 1793, publiée avecune NOTE SUR CHAUMETTE (Revue Blanche). |
Il a été tiré de cet ouvrage
Dix exemplaires numérotés sur papier du Japon.
Aïn-Sefra, mai 1904.
J’avais quitté Aïn-Sefra l’an dernier aux soufflesde l’hiver. Elle était transie de froid, et de grandsvents glapissants la balayaient, courbant la nuditéfrêle des arbres. Je la revois aujourd’hui tout autre,redevenue elle-même, dans le rayonnement mornede l’été : très saharienne, très somnolente, avecson ksar fauve au pied de la dune en or, avec seskoubba saintes et ses jardins bleuâtres.
C’est bien la petite capitale de l’Oranie désertique,esseulée dans sa vallée de sable, entrel’immensité monotone des Hauts-Plateaux et lafournaise du Sud.
Elle m’avait semblé morose, sans charme, parceque la magie du soleil ne l’enveloppait pas del’atmosphère lumineuse qui est tout le luxe desvilles d’Afrique. Et maintenant que j’y vis e