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CLAUDE ANET

NOTES
SUR
L’AMOUR

PARIS
LIBRAIRIE CHARPENTIER ET FASQUELLE
EUGÈNE FASQUELLE, ÉDITEUR
11, RUE DE GRENELLE, 11

1908
Tous droits réservés.

DU MÊME AUTEUR

  • Voyage idéal en Italie (Jean Schopfer). — Un vol. in 18.(Perrin et Cie, édit.)
  • Petite Ville. — Un vol. in-18. (Eug. Fasquelle, édit.)
  • Les Bergeries. — Un vol. in-16. (Calmann-Lévy, édit.)
  • La Perse en Automobile. — Un vol. grand in-8,(F. Juven, édit.)

IL A ÉTÉ TIRÉ DU PRÉSENT OUVRAGE :
45 exemplaires numérotés sur papier de Hollande

PRÉFACE

On ne trouvera pas ici une définition del’amour. A quoi bon en proposer une nouvelle ?Si vous n’avez pas été amoureux, lesparoles les plus belles des poètes n’arriverontpas à vous donner de l’amour uneidée même lointaine. Si vous en avez sentiune fois la force, il n’est aucun besoin dele définir.

Chacun, du reste, se déclare renseignéet se juge capable de discourir sur cesujet.


La plupart des auteurs qui ont parlé del’amour se sont bornés à en décrire leseffets. Ces effets varient suivant les milieux,les temps, les mœurs. C’est pourquoi chaquegénération a le droit d’apporter à sontour une description des apparences changeantesque revêt l’éternel amour. Et c’estune besogne que l’on recommencera avec lemême intérêt jamais épuisé jusqu’à la consommationdes siècles.


S’il est une métaphysique de l’amour, jen’ai pas un mot à ajouter aux pages admirablesque Schopenhauer lui a consacrées.

Si l’on se refuse l’émouvant plaisir desméditations métaphysiques sur ce thème,nous avons pourtant le droit d’affirmer quele seul but certain de la vie est la propagationde la vie et que, dans l’amour, ilfaut voir « l’action d’une force naturelleinexorable ».

L’amour garderait sa beauté et sa puissancetragique, si chacun adoptait cettevue. Mais peut-être enlèverait-on à sesdrames l’amertume qui leur donne le goûtde la mort si l’on voulait reconnaître dansla naissance, le développement et la fin decette passion, l’effet de lois naturelles,plus compliquées, mais aussi nécessaireset inflexibles que celles de la pesanteur ?


La forme de ce livre surprendra peut-être,Je me suis interdit le discours. L’amourest un sujet qui souffre mal un exposédidactique. On sacrifierait trop à la rigueurd’une exposition méthodique. La forme dela dissertation avec ses points successifs etses transitions obligées apparaît un cadred’une inutile raideur pour y faire entrercette matière vivante, diverse, ondoyante…

Alors des notes, brèves ou longues,directes toujours, entre lesquelles j’ai épargnéau lecteur et à moi-même l’ennui destransitions.

Elles ont été prises au cours de plusieursannées. On ne se met pas à satable un beau matin en se disant : « Je vaisfaire un livre sur l’amour. » Ayant écrit,sur ce sujet, des pages sans suite, auhasard des rencontres et des spectaclesque la vie m’a offerts, j’ai relu un jour cesfragments épars et j’ai pensé que peut-êtreils occuperaient sans ennui pendant uneheure le lecteur que je me souhaite.

Ils sont parfois cont

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