J'avais commencé, en 1916, la publication despoésies de Peire Raimonde Toulouse dans la revue l'Auta, organe de laSociété desToulousains de Toulouse. Malgré la bonnevolonté de la Sociétéet de son président, les circonstances ne seprêtèrent pas à lacontinuation de ce travail. Je l'arrêtai donc, aprèsavoir publiéquatre pièces[1]. Cette édition étaitdestinée à des lecteurs noninitiés, en général, à la philologieromane, mais connaissant leurlangue maternelle. Il nous faudrait bien décider, enattendant deséditions critiques qui ne paraissent qu'à de longsintervalles et quine paraissent pas toutes en France, à avoir deséditions provisoiresde nos troubadours, dont le texte serait emprunté àquelques bonsmanuscrits. Nos troubadours—et je dis nos àdessein—nesont pas faits exclusivement pour servir de thème àdes exercicesphilologiques. Ce sont des poètes, facilement abordables,et dont lapoésie n'est pas tout à fait éteinte,malgré les ans. Nous ne savonsquand tous nos troubadours, même quelques-uns des plusgrands, serontédités d'une manière critique. Faut-il serésigner jusque-là àles lire dans les recueils introuvables—et d'un si joliaspect typographique!—de Mahn ou dans le recueil, plus beautypographiquement, mais aussi rare, de Raynouard? Nous ne lecroyonspas. Une Bibliothèque Romane, où seraientpubliés les vingt outrente troubadours les plus marquants, serait la bienvenue[2].Ellen'empêcherait pas la préparation des éditionscritiques, qui arri