NOTES SUR LA TRANSCRIPTION:
—Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.
—On a conservé l’orthographie de l’original, incluant ses variantes.
—La couverture de ce livre électronique a été crée par le transcripteur;l’image a été placée dans le domaine public.
PICRATE ET SIMÉON
DU MÊME AUTEUR
Les Dupont-Leterrier, roman | 1 vol. |
Notes sur la Russie | 1 vol. |
Bonshommes de Paris | 1 vol. |
La Poésie nouvelle | 1 vol. |
Les Trois Legrand, roman | 1 vol. |
EN PRÉPARATION: | |
Le Fils du Roi, roman | 1 vol. |
Il a été tiré de cet ouvrage
5 exemplaires numérotés sur papier de Hollande.
Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays
y compris le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège
ANDRÉ BEAUNIER
TROISIÈME MILLE
PARIS
BIBLIOTHÈQUE-CHARPENTIER
EUGÉNE FASQUELLE, ÉDITEUR
11, RUE DE GRENELLE, 11
1905
Tous droits réservés
PICRATE ET SIMÉON
PREMIÈRE PARTIE
LA RENCONTRE
On entendit crier:
—Arrêtez-le! arrêtez-le!...
Et encore:
—Arrêtez-moi! arrêtez-moi!...
Dans ces éclats de voix, il y avait de la terreuret de la blague.
Un vacarme de roulettes forcenées, endiablées,étonna. Les gens qui se trouvaient aubas de la rue de Rome, vers l’angle de la gareSaint-Lazare, regardèrent et virent dévaler, aulong du trottoir, un cul-de-jatte qui avait prisle mors aux dents. Il filait vite. Le buste penchéen avant, il ramait à droite et à gauche et,de ses mains trop courtes, tâchait, mais envain, de s’agripper au sol qui lui échappait. Il[2]criait: «Arrêtez-moi!» Les gens répliquaient:«Arrêtez-le!» et, craintifs, se garaient sur sonvertigineux passage. Il renversa un jeune pâtissier,fit peur à un chien qui le poursuivit enaboyant, saisit la basque d’une redingote flottante:le porteur de ce vêtement dégringola. Lecul-de-jatte tourna sur lui-même. Un instant, lechariot fut immobile, et aussitôt repartit, entraînant,cette fois, son voyageur à reculons. Etla course reprit, frénétique.
Un groupe de cochers, ému d’altruisme, setassa pour faire obstacle ou, mieux, tampon.Mais, à l’approche de cette avalanche, inquiet,il s’ouvrit et laissa passer.