CHAPITRE I



L'ARCHITECTURE CIVILE ET MILITAIRE

L'attention des archéologues qui ont visité l'Égyptea été si fortement attirée par les temples et par lestombeaux que nul d'entre eux ne s'est attaché à releveravec soin ce qui reste des habitations privées et desconstructions militaires. Peu de pays pourtant ont conservéautant de débris de leur architecture civile. Sansparler des villes d'époque romaine ou byzantine, quisurvivent presque intactes à Kouft, à Kom-Ombo, àEl-Agandiyéh, une moitié an moins de la Thèbes antiquesubsiste à l'est et an sud de Karnak. L'emplacementde Memphis est semé de buttes qui atteignent 15et 20 mètres de hauteur, et dont le noyau est formé pardes maisons en bon état. A Tell-el-Maskhoutah, lesgreniers de Pithom sont encore debout; à Sân, à Tell-Basta,la cité saïte et ptolémaïque renferme des quartiersdont on pourrait lever le plan. Je ne parle ici quedes plus connues; mais combien de localités échappentà la curiosité des voyageurs, où l'on rencontre desruines d'habitations privées remontant à l'époque desRamessides, et plus haut peut-être! Quant aux forteresses,le seul village d'Abydos n'en a-t-il pas deux,dont une est au moins contemporaine de la VIe dynastie?Les remparts d'El-Kab, de Kom-el-Ahmar,d'El-Hibèh, de Dakkèh, même une partie de ceux deThèbes, sont debout et attendent l'architecte qui daignerales étudier sérieusement.

l.--LES MAISONS.

Le sol de l'Égypte, lavé sans cesse par l'inondation,est un limon noir, compact, homogène, qui acquiert ense séchant la dureté de la pierre: les fellahs l'ont employéde tout temps à construire leur maison. Chez lesplus pauvres, ce n'est guère qu'un amas de terre façonnégrossièrement. On entoure un espace rectangulaire,de 2 ou 3 mètres de large sur 4 ou 5 de long, d'unclayonnage en nervures de palmier, qu'on enduit intérieurementet extérieurement d'une couche de limon;comme ce pisé se crevasse en perdant son eau, onbouche les fissures et on étend des couches nouvelles,jusqu'à ce que l'ensemble ait de 10 à 30 centimètresd'épaisseur, puis on étend au-dessus de la chambred'autres nervures de palmier mêlées de paille, et onrecouvre le tout d'un lit mince de terre battue. La hauteurest variable: le plus souvent, le plafond est trèsbas, et on ne doit pas se lever trop brusquement de peurde le défoncer d'un coup de tête; ailleurs, il est à 2 mètresdu sol ou même plus. Aucune fenêtre, aucunelucarne où pénètrent l'air et la lumière; parfois untrou, pratiqué au milieu du plafond, laisse sortir la fuméedu foyer; mais c'est là un raffinement que tout lemonde ne connaît pas.

Il n'est pas toujours facile de distinguer au premiercoup d'oeil celles de ces cabanes qui sont en pisé etcelles qui sont en briques crues. La brique égyptiennecommune n'est guère que le limon, mêlé avec un peude sable et de paille hachée, puis façonné en tablettesoblongues et durci au soleil. Un premier manoeuvrepiochait vigoureusement à l'endroit où l'on voulaitbâtir; d'autres emportaient les mottes et les accumulaienten tas, tandis que d'autres les pétrissaient avec lespieds et les réduisaient
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