Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.
PARIS, IMPRIMERIE DE DECOURCHANT,
Rue d'Erfurth, no 1, près de l'Abbaye.
LES HISTORIETTES
DE
TALLEMANT DES RÉAUX.
MÉMOIRES
POUR SERVIR A L'HISTOIRE DU XVIIe SIÈCLE,
PUBLIÉS
SUR LE MANUSCRIT INÉDIT ET AUTOGRAPHE;
AVEC DES ÉCLAIRCISSEMENTS ET DES NOTES,
PAR MESSIEURS
MONMERQUÉ,
Membre de l'Institut,
DE CHATEAUGIRON ET TASCHEREAU.
PARIS,
ALPHONSE LEVAVASSEUR, LIBRAIRE,
PLACE VENDÔME, 16.
1834
LES PUGETS [1].
Le fils d'un apothicaire de Toulouse, nommé Puget,vint à Paris qu'il n'avoit pas de souliers; il fit quelquespetites affaires pour madame la duchesse de Beaufort [2],et le Roi ayant donné à sa maîtresse un officede trésorier de l'épargne de nouvelle création, elle levendit trente mille écus à Puget; mais comme il n'avoitpas assez de bien pour le payer, un nommé Plassin,son beau-frère (ils avoient tous deux épousé lesfilles d'une madame Prévost), en prit un quart, et 6M. de Fresnes-Forget, secrétaire d'Etat, prit l'autrequart pour leur faire plaisir. Plassin mit dans le marchéqu'il auroit la première commission. Ils firent unegrande fortune en peu de temps; mais il y eut bientôtdu désordre en leurs affaires. Cela commença par uneinfidélité que fit Puget à M. de Fresnes, son bienfaiteur;car de Fresnes l'ayant prié de lui acheter l'hôteld'O [3], et d'en donner jusqu'à vingt-cinq mille écus,Puget en donna vingt-sept, et se le fit adjuger; ainsi ilse mit un secrétaire d'Etat sur les bras. D'ailleurs ildevint amoureux de la femme de son beau-frère Prévost,et pour le mettre en la place de Plassin qui,comme j'ai dit, avoit la première commission