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LE PRINCE DE TALLEYRAND
Ambassadeur de France à Londres
Agrandissement3
En résumant les divers points de l'affaire belge au commencement dumois de janvier 1831, nous étions arrêtés à La Haye, par le roi desPays-Bas, qui finissait par céder sur l'indépendance de la Belgique,mais qui y mettait des conditions inacceptables quant aux frontières,au partage de la dette; à Bruxelles, par le congrès qui menaçaittoujours de voter la réunion de la Belgique à la France, c'est-à-direla guerre européenne, ou d'appeler au trône le duc de Nemours pours'assurer, par la protection de la France, l'annexion du grand-duchéde Luxembourg, ce qui conduisait également à la guerre; à Paris, parla crainte que le choix du prince Léopold de Saxe-Cobourg ne parût uneconcession humiliante faite à l'Angleterre; enfin, à Londres, parles plénipotentiaires de Russie, qui, autorisés par leur souverain, àsigner l'acte qui prononçait l'indépendance de la Belgique, avaientreçu 4 défense expresse de consentir à un autre choix, commesouverain de ce pays, qu'à celui d'un prince de la maison de Nassau.
Il fallait sortir de ce dédale par une marche nette et ferme. Je medécidai à proposer aux trois autres puissances dans la conférence dene pas s'arrêter au refus de la Russie, quant au choix du souverain,car il n'était pas nécessaire que les reconnaissances arrivassentsimultanément; et la Belgique serait un royaume, lorsque quatre desgrandes puissances l'auraient reconnu pour tel. J'insistai égalementpour qu'on passât outre devant les résistances des Belges et desHollandais, et j'écrivis ceci à Paris[1]:
«... La question n'est plus dans telle et telle limite, dans uneportion plus ou moins forte de la dette; elle n'est plus dans lamaiso