LE

CHEVAL SAUVAGE




8e SERIE,--FORMAT PETIT IN-8º.


POITIERS.--TYPOGRAPHIE OUDIN.




Sa robe blanche se détachait sur le fond vert du feuillage.

LE

CHEVAL

SAUVAGE

PAR

MAYNE-REID

PARIS
H. LECÈNE ET H. OUDIN, ÉDITEURS
17, RUE BONAPARTE, 17




LE

CHEVAL SAUVAGE



I

LA LETTRE.


--Dans notre dernière campagne au Mexique, ditle capitaine Worfield en achevant de rouler sa cigarette,j'avais été dirigé avec ma compagnie sur un villageéloigné où nous devions attendre les ordres du quartiergénéral. C'était un endroit si triste, si monotone,que de ma vie je ne me suis autant ennuyé. Lasde cette existence uniforme, où le désoeuvrementtenait toute la place, je finis par demander mon changementde garnison. Mais les semaines s'écoulaient,et je ne recevais pas de réponse. Evidemment, moncolonel m'avait oublié, ou bien il avait ses motifs pourne pas déférer à mon désir. J'aurais eu tort après toutde me plaindre de son silence, car ce fut juste à cemoment qu'il m'arriva une aventure que je vais vousraconter.

Un matin, comme je prenais le frais sur ma terrasse,on m'apporta une lettre du propriétaire d'une plantationvoisine. Elle était ainsi conçue:

«Mon cher Worfield.

Nous parlions hier du Cheval blanc de la prairie;un de mes gardeurs de troupeaux vient de m'annoncerqu'il l'a aperçu dans les grandes pampas quitouchent à ma propriété. Le malheur veut que jesois cloué au lit et incapable de partir en chasse;mais vous, qui êtes valide et ne savez comment tuerle temps, pourquoi n'essaieriez-vous pas de fairemain basse sur le plus beau coursier qu'il y ait aumonde? L'homme qui vous remettra ce billet vousdira où il l'a vu.

Tout à vous.
Manuel de Favia.»

Mon parti fut vite pris. Ce n'était pas la premièrefois que j'avais entendu conter merveille du Chevalblanc de la prairie. Quel est donc le chasseur, le trappeur,le marchand porte-balle, le voyageur qui a parcouruces vastes Plaines de l'Amérique du Sud sansavoir recueilli quelque légende fantastique sur cesmustangs dont rien n'égale la vitesse? Plus rapidesque le vent, ils vont par troupes nombreuses, défianttoute poursuite. Moi-même, j'en avais vu souvent, etj'avais tenté, mais vainement, de les prendre au lasso.Seulement, celui qu'on désignait sous le nom de«Cheval blanc de la prairie» avait une particularitéqui le distinguait de tous les autres: il avait lesoreilles noires. Tout le reste de sa robe était blanc,d'une blancheur de neige fraîchement tombée.

C'était de cet animal étrange et mystérieux queparlait la lettre de Manuel. Comment n'aurais-je pasprofité de la bonne fortune qui m'était offerte? Commentne pas saisir cette occasion peut-être unique desavoir enfin ce qu'il en était? Le porteur du billetétait d'ailleurs tout prêt à me servir de guide.

Une demi-heure après, en compagnie du gardeur detroupeaux et d'une douzaine de mes chasseurs, jepassai le fleuve et je m'enfonçai dans les profondeursde la forêt qui s'étendait sur l'autre rive.

Mon escorte se composait de gens q

...

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