Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.
Imprimé à 235 exemplaires
dont
10 sur papier de Hollande.
FERNAND VANDÉREM
BAUDELAIRE
ET
SAINTE-BEUVE
NOUVELLE ÉDITION
AUGMENTÉE DE NOTES ET D'UN CHAPITRE INÉDIT
PARIS
LIBRAIRIE HENRI LECLERC
219, RUE SAINT-HONORÉ, 219
et 16, rue d'Alger.
1917
Cette étude, publiée d'abord dans le Temps Présent,a paru en 1914 sous forme d'une brochure àtirage restreint et depuis longtemps épuisé.
Il m'a semblé que le cinquantenaire de Baudelairepouvait prêter quelque intérêt à une réédition.
Je n'ai rien changé au texte primitif, que j'aiseulement complété par des notes indiquant lessources des textes invoqués et quelques particularitésnouvelles.
J'y ai joint en outre un appendice où j'ai tenté de 6mieux élucider les sentiments de Baudelaire pourSainte-Beuve.
On aura ainsi, avec toutes références utiles, unrésumé des relations entre le grand poëte et l'illustrecritique.
I
Les relations de Baudelaire et de Sainte-Beuve prêteraientà un curieux chapitre d'histoire littéraire,dont j'offre ici un aperçu.
Les sentiments de Baudelaire envers certains de sescontemporains, comme les sentiments qu'il leur inspirait,présentent parfois des contradictions. Ainsi,extérieurement, qui douterait de son culte pour Gautieret de l'estime où Gautier le tenait? Cependanton a retrouvé un article de Baudelaire où il traitaitGautier en poète verbal, en enfileur de phrases [1], et,d'autre part, Maxime du Camp nous conte que, dansl'intimité, Gautier prédisait à Baudelaire la faillitefinale d'un Pétrus Borel [2].
Entre Baudelaire et Sainte-Beuve, pas trace de cesfluctuations. De son extrême jeunesse à sa mort,Baudelaire ne cessa de ressentir et de marquer pourSainte-Beuve son admiration. C'est à Sainte-Beuve...