CORRESPONDANCE
—LES LETTRES ET LES ARTS—
TROISIÈME MILLE
PARIS
BIBLIOTHÈQUE-CHARPENTIER
EUGÈNE FASQUELLE, ÉDITEUR
11, rue de grenelle, 11
1908
Tous droits réservés.
IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE:
15 exemplaires numérotés sur papier du Japon
50 exemplaires numérotés sur papier de Hollande.
La Correspondance d'Émile Zola est publiée en troisparties distinctes:
La première, qui forme la matière du premier volume,comprend les lettres de jeunesse, celles que l'écrivain,alors à ses débuts, écrivait à trois de ses amis etcondisciples;
Les lettres touchant à des questions littéraires ou artistiqueset adressées pour la plupart à des confrères fontl'objet du présent volume;
Le troisième volume contiendra exclusivement des lettresrelatives à l'Affaire Dreyfus.
E. F.
Les lettres qu'on va lire ont été écrites par Émile Zola audébut de sa carrière. Il avait noué des relations d'amitié, àAix-en-Provence, avec le poète Antony Valabrègue, âgé alorsde dix-neuf ans et qui faisait ses premiers essais dans la littérature.Celui-ci venait de temps à autre à Paris, avant d'yêtre fixé définitivement, et, dans l'intervalle de ces voyages,une correspondance s'échangea entre les deux jeunes gens.
Zola, de quelques années plus âgé que son ami, lui raconteses premiers succès, lui fait part de ses projets et de sesthéories littéraires, lui parle de ses découragements et de sesespérances, et cherche à lui faire partager ses idées, tout endonnant au débutant des conseils et des avis.
Le romancier appelle son ami à Paris, auprès de lui. Ilvoudrait l'entraîner dans la mêlée littéraire; mais l'espritcontemplatif du jeune homme n'était pas porté vers le roman;son tempérament le dirigea vers la critique littéraire, et plustard, vers la critique d'art où il se fit rapidement un nom,tout en restant poète jusqu'à sa dernière heure.
[Pg 2]M. Emile Blémont, dans la préface qu'il a écrite pour levolume des poésies posthumes d'Antony Valabrègue paru en1902—l'Amour des Bois et des Champs,—cite quelquespassages de cette correspondance, dans lesquels Émile Zolaenvoie des appels pressants à son ami resté à Aix.
Les lettres que nous publions, dans ce chapitre à part, ontété écrites d'une façon suivie de 1864 à 1867. A ce moment,Antony Valabrègue s'installa à Paris, et débuta avec desvers dans L'Artiste, dirigé par Arsène Houssaye, à qui Zolal'avait très chaudement recommandé. A cette époque les deuxamis se voyaient fréquemment, et la correspondance cessanaturellement.
La guerre dispersa les uns et les autres. Émile Zola, à quile médecin avait conseillé de conduire sa femme dans leMidi, se décida à quitt