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La couverture de ce livre électronique a été crée par le transcripteur; l’image a été placée dans le domaine public.

Au lecteur

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PIERRE-PAUL RIQUET


Bourloton.—Imprimeries réunies, B.


PIERRE PAUL RIQUET

UN GRAND FRANÇAIS

DU XVIIme SIÈCLE

PIERRE-PAUL RIQUET

ET LE CANAL DU MIDI

PAR

JACQUES FERNAY

Image décorative

PARIS. CHARAVAY FRÈRES ÉDITEURS
4, rue de Furstenberg.
1884


[Pg 7]

PIERRE-PAUL RIQUET


CHAPITRE PREMIER

Un matin de juillet 1604, la ville de Béziers s'éveillait àpeine, déjà toute dorée par le soleil levant; cinq heuresn'avaient pas encore sonné aux horloges de l'antique petitecité; et déjà au milieu de la ville, dans une étroite rue où lahaute tour de la cathédrale projetait une ombre éternelle;dans un vieux logis aristocratique, tout était en mouvement.

Les servantes allaient et venaient se bousculant à toutesles portes tant leur hâte était grande; des serviteurs, dans lacour qui précédait la vieille maison, s'empressaient à nettoyerles écuries, fourbissaient les cuivreries des portes et lesferrures des anneaux qui servaient à attacher les montures.

Il n'est pas jusqu'au gigantesque éteignoir à torches placédans le coin, auprès du perron d'entrée, qui ne reçût aussison coup d'époussette et un lustre inaccoutumé.

[Pg 8]

Dans la maison on entendait une voix d'homme, la voix dumaître sans doute, car les réponses qu'on faisait à ses questionsétaient respectueuses. Partout où elle retentissait,cette voix semblait communiquer une énergie et une vitessenouvelles.

La porte de la maison s'ouvrit bruyamment et un hommeparut sur le perron qui descendait par trois marches dans lacour.

Il était grand, bien pris, le corps serré dans un justaucorpsde velours grenat; des chausses de satin gris et degrandes bottes de peau d'Espagne, montant jusqu'auxgenoux, lui faisaient un ajustement élégant et harmonieuxde ton; une grosse fraise godronnée entourait son cou et sabarbe, le forçant à tenir élevée sa tête fine et énergique.

Des cheveux frisés qui sentaient même un peu le roussi,tant la barbière qui achevait à peine sa coiffure avait misde conscience à son œuvre, complétaient une toilette degrand air.

Ainsi posé sur le perron, le poing sur la hanche, lemaître du logis ressemblait à un de ces portraits du roiHenri, dont Rubens devait embellir le palais du Luxembourg,quelques années plus tard.

—Eh bien! Cadichou? fit-il d'une voix sonore à un serviteur,avançons-nous? l'écurie est-elle convenable?

—Tout est prêt, messire,

...

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