Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographeont été corrigées. L'orthographe d'origine a été conservée, y compris cellede certains noms propres ou communs en allemand, et n'a pas été harmonisée. Lesnuméros des pages blanches n'ont pas été repris.

LE RHIN
I


TYPOGRAPHIE DE CH. LAHURE
Imprimeur du Sénat et de la Cour de Cassation
rue de Vaugirard, 9


VICTOR HUGO
LE RHIN
I

deco
COLLECTION HETZEL
deco

PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
rue Pierre-Sarrazin, No 14


1858

Droit de traduction réservé

1Il y a quelques années, un écrivain, celui qui trace ceslignes, voyageait sans autre but que de voir des arbres etle ciel, deux choses qu'on ne voit pas à Paris.

C'était là son objet unique, comme le reconnaîtrontceux de ces lecteurs qui voudront bien feuilleter les premièrespages de ce premier volume.

Tout en allant ainsi devant lui presque au hasard, il arrivasur les bords du Rhin.

La rencontre de ce grand fleuve produisit en lui cequ'aucun incident de son voyage ne lui avait inspiré jusqu'àce moment; une volonté de voir et d'observer dansun but déterminé fixa la marche errante de ses idées, imprimaune signification précise à son excursion d'abordcapricieuse, donna un centre à ses études, en un mot, lefit passer de la rêverie à la pensée.

Le Rhin est le fleuve dont tout le monde parle et que 2personne n'étudie, que tout le monde visite et que personnene connaît, qu'on voit en passant et qu'on oublieen courant, que tout regard effleure et qu'aucun espritn'approfondit. Pourtant ses ruines occupent les imaginationsélevées, sa destinée occupe les intelligences sérieuses;et cet admirable fleuve laisse entrevoir à l'œil dupoëte comme à l'œil du publiciste, sous la transparencede ses flots, le passé et l'avenir de l'Europe.

L'écrivain ne put résister à la tentation d'examiner leRhin sous ce double aspect. La contemplation du passédans les monuments qui meurent, le calcul de l'avenirdans les résultantes probables des faits vivants, plaisaientà son instinct d'antiquaire et à son instinct de songeur. Etpuis, infailliblement, un jour, bientôt peut-être, le Rhinsera la question flagrante du continent. Pourquoi ne pastourner un peu d'avance sa méditation de ce côté? Fût-onen apparence plus assidûment livré à d'autres études, nonmoins hautes, non moins fécondes, mais plus libres dansle temps et l'espace, il faut accepter, lorsqu'elles se présentent,certaines tâches austères de la pensée. Pour peuqu'il vive à l'une des époques décisives de la civilisation,l'âme de ce qu'on appelle le poëte est nécessairement mêléeà tout, au naturalisme, à l'histoire, à la philosophie,aux hommes et aux événements, et doit toujours êtreprête à aborder les questions pratiques comme les autres.Il faut qu'il sache au besoin rendre un service d

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