Au lecteur

ŒUVRES COMPLÈTES
DE
GUY DE MAUPASSANT


LA PRÉSENTE ÉDITION

DES

ŒUVRES COMPLÈTES DE GUY DE MAUPASSANT

A ÉTÉ TIRÉE

PAR L'IMPRIMERIE NATIONALE

EN VERTU D'UNE AUTORISATION

DE M. LE GARDE DES SCEAUX

EN DATE DU 30 JANVIER 1902.


IL A ÉTÉ TIRÉ À PART

100 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE LUXE

SAVOIR:

60 exemplaires (1 à 60) sur japon ancien.
20 exemplaires (61 à 80) sur japon impérial.
20 exemplaires (81 à 100) sur chine.


Le texte de ce volume
est conforme à celui de l'édition originale
: La Maison Tellier
Paris, Victor Havard, 1881
avec addition de
: Les Tombales (Ollendorff, 1891)
Ma Femme, Les Conseils d'une grand'mère (inédits).

(L'ordre des nouvelles seul a été modifié.)


ŒUVRES COMPLÈTES

DE

GUY  DE  MAUPASSANT


LA

MAISON TELLIER


MA FEMME


LES CONSEILS D'UNE GRAND'MÈRE

PARIS

LOUIS CONARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR

17, BOULEVARD DE LA MADELEINE, 17


MDCCCCVIII

Tous droits réservés.


À

IVAN TOURGUENEFF

Hommage d'une affection profonde
et d'une grande admiration

Guy de Maupassant


TABLE DES MATIÈRES


LA MAISON TELLIER.

I

On allait là, chaque soir, vers onze heures, comme au café, simplement.Ils s'y retrouvaient à six ou huit, toujours les mêmes, non pas desnoceurs, mais des hommes honorables, des commerçants, des jeunes gensde la ville; et l'on prenait sa chartreuse en lutinant quelque peu lesfilles, ou bien on causait sérieusement avec Madame, que tout lemonde respectait.

Puis on rentrait se coucher avant minuit. Les jeunes gens quelquefoisrestaient.

La maison était familiale, toute petite, peinte en jaune, àl'encoignure d'une rue derrière l'église Saint-Étienne; et, par lesfenêtres, on apercevait le bassin plein de navires 2 qu'on déchargeait,le grand marais salant appelé «la Retenue» et, derrière, la côte de laVierge avec sa vieille chapelle toute grise.

Madame, issue d'une bonne famille de paysans du département del'Eure, avait accepté cette profession absolument comme elle seraitdevenue modiste ou lingère. Le préjugé du déshonneur attaché à laprostitution, si violent et si vivace dans les villes, n'existe pasdans la campagne normande. Le paysan dit:—«C'est un bon métier»;—etil envoie son enfant tenir un harem de filles comme il l'enverraitdiriger un pensionnat de demoiselles.

Cette maison, du

...

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