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JULES LERMINA

L'ÉLIXIR DE VIE

CONTE MAGIQUE

                                   PARIS
                          GEORGES CARRÉ, ÉDITEUR
                     58, rue Saint-André-des-Arts, 58

1890

PRÉFACE

Peut-on prolonger la vie humaine?

Telle est la question qui, secrètement ou non, se pose tôt ou tarddevant l'esprit investigateur du savant, qu'il s'agisse d'un alchimisteou d'un professeur du Collège de France.

Les écoles spiritualistes, qui considéraient la vie comme quelque chosed'immatériel, de complet et d'existant par soi-même, fournissaientaux audacieux de solides arguments de recherche. Mais la froideargumentation positiviste de l'École de Médecine de Paris vint détruireces beaux rêves au nom de l'expérimentation pure, et la vie ne futplus que le résultat plus ou moins parfait d'actes chimiques accomplisd'après des lois déterminées dans l'intimité des tissus.

Cette lutte entre les deux tendances opposées est bien curieuse àsuivre.—Bichat sentant la puissance efficiente de la vie vientla définir: ce qui résiste à la mort; mauvaise définition pour lephilosophe; excellente pour le médecin qui, tôt ou tard, constate laforce curative de cette puissance mystérieuse.—Claude Bernard jure desavoir à quoi s'en tenir et, renversant la définition spiritualiste deBichat, il fait de l'étude de la vie la préoccupation constante de sesrecherches. De superbes résultats sur les fonctions particulières dedivers organes sont acquis chemin faisant, mais le but à atteindresemble reculer sans cesse et le célèbre adversaire de Bichat se déclarevaincu dans un de ses derniers ouvrages[1]: (je cite de mémoire) «Lavie, c'est ce qui fait qu'un oeuf de poule et un oeuf de rossignol,constitués chimiquement de même, produisent l'un une poule, l'autre unrossignol.»

[Note 1: Claude Bernard, Science expérimentale.]

Sans vouloir nous attarder plus que de mesure sur cette question quitouche trop aux «Causes Premières», constatons l'existence en l'hommed'une force qui renouvelle sans cesse les éléments usés et conserve laforme du corps.

Les expériences de Flourens, faisant manger de la garance aux animaux,sont venues en effet prouver que les cellules matérielles les plus dureset les plus résistantes du corps humain, les cellules osseuses, mettentau maximum un mois à se renouveler. Il en résulte, ainsi que leremarque Maldan[2], qu'une personne que nous voyons au bout de troisou quatre mois n'est plus la même, matériellement parlant, que celleque nous avons vue quatre mois avant. Pourtant la physionomie n'a paschangé; la forme générale du corps non plus; il faut donc qu'il yait dans l'homme une certaine force qui conserve les formes acquisesindépendamment du renouvellement incessant des cellules.

[Note 2: Maldan, Matière et force, Dentu, 1882.]

Où se trouve donc cette force?

Dans l'homme, elle est charriée partout par un petit élément cellulaire,le globule sanguin, qui vient redonner

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