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L'art japonais au XVIIIe siècle
par
POSTFACE DE M. LÉON HENNIQUE
de l'Académie Goncourt
Édition définitive publiée sous la direction de l'Académie Goncourt
ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR, 26, Rue Racine, 26
EUGÈNE FASQUELLE, ÉDITEUR, 11, Rue de Grenelle, PARIS
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction réservés pour tous les pays
L'Écho de Paris publiait, sous ma signature, le 7 juin 1892, cet article.
La vie littéraire, en ses duretés, a parfois d'aimables surprises, mais aubout de bien des années.
Cet hiver, je recevais cette lettre du Japon:
Yokohama (Hôpital général).
Monsieur,
Voulez-vous permettre à un jeune Français de vous exprimer tout le plaisir que lui a causé Outamaro, mieux placé que tout autre pour le comprendre puisque je suis au milieu des Japonais…
J'avais quinze ans quand j'ai lu Soeur Philomène et j'ai voulu être interne, et je suis médecin… La Maison d'un Artiste m'a fait venir au Japon. En un mot, comme cette étoile qui guide le marin, ignorante elle-même des destins qu'elle mène, vous avez eu une influence dominatrice sur toute ma vie.
Je vous le dis, pourquoi ne vous l'ai-je pas dit plus tôt,—cette timidité bête qui fait qu'on est muet devant la femme qu'on aime, fait aussi qu'on renferme en soi ses amours littéraires;—c'est peut-être la raison qui fait que je n'ai jamais osé aller vous rendre une seule visite quand j'étais à Paris. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Permettez-moi de me mettre à votre disposition. Je suis au Japon, j'aime le Japon, je parle le japonais et, comme on dit dans les vieux drames: «Profitez, usez de moi…»
Docteur MICHAUT.
Cette lettre me faisait demander au docteur, sans grand espoir de réussite,la traduction de la biographie d'Hokousaï tirée du livre manuscrit:Oukiyoyé Rouikô, par Kiôdén, complété successivement par Samba, Moumeiô,Guekkin, Kiôsan, Tanéhiko, traduction que je n'avais pu obtenir desJaponais habitant Paris, et je la reçois aujourd'hui, cette traduction,de l'aimable docteur, en collaboration avec le Japonais Ourakami.
Cette traduction, j'ai le projet de la faire entrer dans l'étude annoncéeen un volume sur Hokousaï, mais, à mon âge, on n'est jamais sûr dulendemain, et je veux que ce