Notes de transcription:
Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.
L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.
Les vers sont en principe numérotés toutes les 5 lignes; les numéros omis dansl'original ont été également omis dans cette version. Les numérosdes pages blanches n'ont pas été repris.
NOUVELLES ÉDITIONS
PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION
DE M. AD. REGNIER
Membre de l'Institut
TOME III
PARIS.—IMPRIMERIE DE CH. LAHURE ET Cie
Rue de Fleurus, 9
NOUVELLE ÉDITION
REVUE SUR LES PLUS ANCIENNES IMPRESSIONS
ET LES AUTOGRAPHES
ET AUGMENTÉE
de morceaux inédits, des variantes, de notices, de notes, d'un lexique des mots
et locutions remarquables, d'un portrait, d'un fac-simile, etc.
PAR M. CH. MARTY-LAVEAUX
TOME TROISIÈME
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
BOULEVARD SAINT-GERMAIN
1862
«Ce fut en quelque sorte à M. de Chalon que le public estredevable du Cid, dit Beauchamps dans ses Recherches surles théâtres de France[1]. Voici comme le P. de Tourneminem'a conté la chose: M. de Chalon, secrétaire des commandementsde la Reine mère, avoit quitté la cour et s'étoit retiréà Rouen dans sa vieillesse; Corneille, que flattoit le succèsde ses premières pièces, le vint voir: «Monsieur,» lui dit-il(lui dit M. de Chalon), après l'avoir loué sur son esprit et sestalents, «le genre de comique que vous embrassez ne peut vousprocurer qu'une gloire passagère. Vous trouverez dans lesEspagnols des sujets qui, traités dans notre goût par desmains comme les vôtres, produiront de grands effets. Apprenezleur langue, elle est aisée; je m'offre de vous montrerce que j'en sais, et jusqu'à ce que vous soyez en étatde lire par vous-même, de vous traduire quelques endroitsde Guillem de Castro.»
Corneille profita de ces offres obligeantes. L'attente deM. de Chalon fut bien dépassée; mais en tout il faut un apprentissage:celui de Corneille fut fort étrange. C'est sous l'aspectfantasque du capitan Matamore de l'Illusion que le caractèreespagnol lui apparut d'abord; toutefois, en traçant cette esquissebouffonne, il entrevoyait déjà confusément les nobles imagesde Chimène et de Rodrigue[2].
Du reste, Corneille ne crut pas devoir se préparer par delongues recher