IVANHOE

OU

LE RETOUR DU CROISÉ

Par Walter Scott.

TRADUCTION NOUVELLE

PAR M. ALBERT-MONTÉMONT.

Toujours de son départ il faisait les apprêts,
Prenait congé sans cesse, et ne partait jamais.
(Trad. de Prior.)





TOME QUATRIÈME.




PARIS.
RIGNOUX, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, ÉDITEUR,
RUE DES FRANCS-BOURGEOIS S. MICHEL, N° 8.

1829.



IVANHOE

OU

LE RETOUR DU CROISÉ.






Chapitre XXXV

A exciter le tigre d'Hyrcanie ou à disputer sa proie au lion affamé, il y a moins de péril qu'à rallumer le feu mal éteint du Fanatisme sauvage.
ANONYME.





Revenons maintenant sur les traces d'Isaac d'York.--Monté sur une mule,présent de l'Outlaw, et accompagé de deux robustes yeomen pour le guideret le protéger, le juif était parti pour la comanderie de Templestowe dansl'intention de négocier la rançon de sa fille. La comanderie n'étaitsituée qu'à une journée de marche du château en ruine de Torquilstone,et le juif espérait y arriver avant la nuit; au sortir du bois, ilcongédia ses guides dont il compensa le zèle, en donnant à chacun unepièce d'argent, et reprit sa route avec toute la diligence que luipermettait la fatigue qu'il éprouvait: mais il avait encore quatremilles à faire pour arriver à Templestowe, lorsque ses forcesl'abandonnèrent complétement; des douleurs aiguës se firent sentir danstous ses membres, ce qui, joint aux angoisses auxquelles son esprit setrouvait en proie, le força à s'arrêter dans une petite ville oùdemeurait un rabbin de sa tribu, habile médecin, et dont il était connu.Nathan Ben Israël accueillit son corréligionnaire souffrant avec cesentiment d'hospitalité que sa loi lui commandait, et que les juifsexerçaient les uns envers les autres. Il insista sur la nécessité deprendre du repos, et lui donna les remèdes regardés alors comme les pluspropres à arrêter les progrès d'une fièvre occasionnée par la terreur,la fatigue et le chagrin que le pauvre juif ressentait vivement.

Le lendemain matin, lorsque Isaac parla de se lever et de continuer saroute, Nathan chercha à s'opposer à ce dessein, non seulement comme ami,mais encore comme médecin, lui disant qu'il s'exposait à perdre la vie;mais Isaac répondit qu'il fallait absolument qu'il se rendît ce jour-làmême à Templestowe, et qu'il y allait pour lui plus que de la vie.

«À Templestowe!» s'écria son hôte étonné: puis, lui tâtant de nouveau lepouls, il se dit à lui-même: «Sa fièvre n'est plus aussi forte, mais sonesprit paraît troublé et même égaré.»--«Et pourquoi pas à Templestowe?répondit le malade. Je conviens avec toi, Nathan, que c'est la demeure deceux pour qui les enfans de la Promesse, accablés de mépris, sont unepierre d'achoppement, et qui ont notre peuple en abomination. Tu saisnéanmoins que des affaires pressantes de commerce nous amènent quelquefoisparmi ces nazaréens altérés de sang, et que nous visitons parfois lespréceptoreries des templiers, et les commanderies des chevaliershospitaliers, comme on les appelle1

Note 1: (retour) Les établissemens des chevaliers du Temple étaient, dit Walter Scott, appelés préceptoreries, et le présiden
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